DES NOUVELLES DE RECIFE, OLINDA ET DE LEURS CARNAVAUX (ouiiiii je sais, mais je préfère) RESPECTIFS
Oh, la joie d’aller chez le glacier et de prendre une glace au mangaba ou au cupuaçu sans avoir la moindre idée de ce que c’est… Spoiler : les deux sont délicieux !
A mon grand désarroi, les règles de l’aviation brésilienne précisent que les sorties de secours dans l’avion ne peuvent pas être occupées par les passagers ayant plus de 60 ans ! Avec mon mètre 92, j’ai fait des sorties de secours ma seconde résidence depuis belle lurette…😳😅
Natalia m’explique que les Brésiliens ont le chic pour « brasilianiser » n’importe quelle cuisine. On trouve ici des sushis aux fraises, de la pizza à la pâte de goyave… Mais c’est quoi ce bruit ? Oh ça c’est rien : c’est juste Paul Bocuse qui se retourne dans sa tombe…
Ici, même les serviettes en papier sont emballées individuellement. En fait, tu passes plus de temps à les déballer qu’à t’essuyer…
Je demande une lampe de chevet à ma proprio. Sa réponse : « En portugais on appelle ça um abajur ! »
Sur la carte du petit déjeuner, je vois « omelette au charque ». Mais qu’est-ce donc ? Charqui ou charque est un type de viande séchée et salée, habituellement du cheval, du lama ou du bœuf. Il y a donc une chance sur trois pour que vous soyiez en train de lire les aventures du Belge qui a mangé une omelette au lama.
Moi à ma proprio : Tu fais quoi aujourd’hui ?
Elle : Je suis réglée, je crois que je vais juste traîner ici.
Moi : Ah c’est marrant que tu parles de cela si librement. En Europe, c’est un sujet qu’on aborde moins facilement.
Elle : Ah bin ici c’est plutôt commun. Pourquoi avoir honte ? C’est naturel, non ?
Moi : …😅…
Tu entres dans un magasin sans connaître la langue. Sur la poignée, tu vois PUXE. Instinctivement, tu pousses, non ? Eh bien non : PUXE, ça veut dire TIRER.
Je vois un panneau indiquant qu’il y a une borracharia pas loin. Haha : super funny Thierry, qui parle cinq langues, voit déjà ce qu’il va pouvoir raconter comme blague dans sa prochaine newsletter. Comme borracho en espagnol ça veut dire « mort bourré », on va pouvoir traduire ça par « ivrerie », genre. Huhu, j’en pouffe d’avance. Sauf qu’une borracharia, c’est un endroit… où on change les pneus. Beuh.
Le front de mer est complètement bardé d’immeubles moche et très hauts (chez nous aussi, vous me direz, mais ici ils sont vraiment très très hauts). Par contre, personne ne semble avoir tilté et sur le fait qu’installer un restaurant en bord de plage pourrait être une bonne affaire. Et donc il n’y a que des cahutes… Quasi pas un seul resto en front de mer.
Après un mois à refuser tous les sacs qu’on me donne systématiquement en magasin, pour la première fois je vois dans une pharmacie une inscription qui demande “si on a vraiment besoin d’un sac plastique”. Je suis super content. Et c’est évidemment à ce moment-là que la vendeuse … me tend d’office un sac plastique sans que j’aie rien demandé.
Le saviez-vous ? J’ai une autre newsletter : LA MUSIQUE SELON THIERRY, dans laquelle je présente mes coups de cœur, tous styles confondus. La prochaine traitera évidemment de musique brésilienne. Pour vous abonner, cliquez ici :
J’envoie à Geneviève des photos de baobab prises dans la vieille ville. Elle réagit : “Des baobabs dans cette partie du monde ? Je croyais qu’il n’y en avait qu’en Afrique…” Ah oui, bien vu. J’ai dû creuser un peu : en raison de sa position géographique stratégique comme ville portuaire, Recife a reçu les premières graines de baobab, probablement apportées par des commerçants portugais et africains pendant la période de colonisation. L’état du Pernambouc compte d’ailleurs la plus grande concentration de baobabs hors sol africain.
J’ai retrouvé la cause du trou dans la couche d’ozone : la patinoire de Recife, qui consomme la moitié du PIB en airco, toutes portes grandes ouvertes bien entendu. De manière générale, portes ouvertes et airco vont ici assez bien de pair…
ET MAINTENANT, ON PARLE DU CARNAVAL !
Le moment fatidique approchant, Uber multiplie les mises en garde. « Collaborez avec la voiture de votre chauffeur partenaire. Et faites bien attention à ne pas salir la voiture de votre partenaire chauffeur. De cette façon, vous évitez d'éventuels frais si un nettoyage est nécessaire. » En clair, si vous êtes bourrés à la Brahma ou à la Cachaça, ne vomissez pas sur les sièges, d’ac ? Votre partenaire chauffeur (wtf) vous remercie.
Comme on le dit ici :
E carnaval. Tudo pode acontecer inclusive nada.
Au carnaval, tout peut arriver. Ou rien.
J’ai donc passé mon premier jour du carnaval (le plus important) en trois temps.
1/ Le bloco da Lama à Olinda. Créé en 1996 en hommage au chanteur Chico Science, l’inventeur du manguebeat, le Bloco da lama (bloco de boue) propose à tout le monde de s’enduire d’argile avant d’aller faire la fête. Le tout a un côté assez régressif (regarde maman, je joue avec mon c… avec ma boue !). Et après, on défile pendant deux bonnes heures avec des milliers d’autres personnes aussi bouseuses que vous et tout le monde s’amuse bien et consomme bien… tout ce qu’il y a à consommer. Un bloco, c’est un rassemblement de personnes qui décident de défiler ensemble pour le carnaval de manière semi-organisée (voire parfois très très semi). Un bloco peut regrouper les gens d'un même quartier, d'une même école, etc. Allez, move your booty, voici les images.
En fait, pour mes lecteurs belges, eh bien disons que le carnaval de Olinda c’est un mix entre les 24h vélo de Louvain-la-Neuve et la Saint Verhaegen. Sauf qu’il fait 35 degrés, que le soleil tape, que ça hurle de partout et que tout le monde est en maillot de bain. Très joyeux !
2/ Après une bonne douche, je suis allé suivre le Galo de Madrugada, ZE attraction du samedi à Recife. Pas moins de 2,5 millions de personnes ont été comptabilisées autour de ce défilé, qui représente la plus grande parade de carnaval du monde. En pratique, une quarantaine de trios electricos se succèdent pendant des heures, c’est-à-dire des chars, avec des montagnes de bafles dessus, qui dégueulent des milliers de décibels essentiellement consacrés au frevo, un rythme local du Nordeste. Autour des chars, une foule incroyable, dans un état d’excitation dingue. Une vraie fournaise dont il est impossible de s’extraire tant le public est compact. Sur le parcours du Galo, toutes les vitrines des magasins sont condamnées en mode walking dead. Ambiance de dingue, phénomène de foule. Je n’ai pas filmé cette fantastique énergie collective car j’avais trop peur qu’on me fauche mon téléphone. Mais d’autres l’ont fait pour moi.
3/ En rentrant de 7 h de carnaval, crotté, puant, suant, se rendre compte qu’on a perdu ses clés, sa carte de crédit et quasi toute sa batterie de téléphone. Et la proprio en vadrouille qui ne répond pas… ah merdouille, si, elle vient de répondre mais ma batt
Autre jour. J’arpente les allées du carnaval (dont le sponsor principal est la bière Brahma, propriété du groupe brassicole belgo-brésilien AB INBEV) avec un demi-sourire satisfait, en disant que tout ça c’est un peu grâce à moi…
Pendant le concert du chanteur Geraldo Maya, il y a quelqu’un sur scène qui fait la traduction en langage des signes… Impressionnant !