DES NOUVELLES DE SANTIAGO DE CHILE #1
Premier constat fashion : en comparaison avec le Brésil (où tout le monde vit en liquette ou en bikini), ici on se rhabille, on ressort pulls, vestes et pantalons. Voire même on met un bonnet...
J’explique d’abord ce que je fais ici. C’est un concours de circonstances. J’avais prévu, en fait, de passer quatre mois au Brésil. Sauf que, comme un gros neuneu, je n’avais pas vérifié les conditions d’accès des Européens (tu restes trois mois, puis tu dois sortir trois mois, puis tu peux recommencer). Je me suis donc retrouvé quasi éjecté du pays et j’ai dû me demander où j’irais passer un mois : Paraguay ? Uruguay ? Bolivie ? Bin, non, Chili, en fait. Parce que ça coûtait un peu moins cher de faire les changements avec Air France. Et aussi parce que, la veille de devoir décider, j’ai regardé l'épisode de Somebody Feed Phil consacré à Santiago. Comme vous le constatez, j’ai longuement réfléchi avant d’atterrir ici. Mais c’est cool parce que je découvre une ville que je ne pensais pas explorer, j’y croise plein de gens charmants, on y mange bien, bref en route pour découvrir la capitale chilienne.
Le temps de travail hebdomadaire officiel est ici de… 45 heures ! On arrête de gémir, mmmh ok ?
Le rythme des feux de signalisation pour les piétons est assez étrange. A un moment, ça clignote, un bon moment, vous indiquant qu’il faut arrêter de traverser. Evidemment, tout le monde s’en fout et continue à traverser. Hop, tout va bien, ça clignote toujours. Et puis SOUDAIN, en 1/2 seconde, ça devient rouge (pour les piétons) et vert (pour les autres). Et donc là c’est sauve qui peut évidemment. Assez terrifiant.
Surtout ne pas tomber en panne de cash un dimanche, car tous les distributeurs sont inaccessibles. De toute manière, ici le dimanche, dans mon quartier résidentiel, c’est Walking Dead. Genre Lausanne un jour de grève pendant le Covid (et de nuit).
Je tanne ma sœur tous les trois jours pour qu’elle règle un détail concernant notre semaine de vacances cet été. Mais vraiment un détail, du genre la taille du paillasson pour pouvoir nettoyer les pattes de son chien. Grosse grosse angoisse, donc. Sans rire. Son commentaire : « C’est étonnant que tu te retrouves sans problèmes à barouder aux quatre coins du monde, et qu’un paillasson à St Idesbald te stresse… » Spoiler : c’est ok, finalement, c'est un sol lavable et on peut nettoyer le chien sur la mini-terrasse ! Ouf.
Les Mapuche, cette communauté native qui vit dans le Sud du Chili et de l’Argentine , avaient historiquement un super drapeau, ultra graphique (bon, pour être exact, c’était l’UN DES PRINCIPAUX drapeaux mapuche).
Ils ont maintenant le gros truc indigeste ci-dessous, avec plein de symboles. Il est divisé par trois bandes horizontales, un cratère et des losanges blancs sur deux rubans noirs. Le bleu symbolise l'ordre, l'univers, la vie, la spiritualité et l'abondance, tandis que le rouge fait référence à la force et au pouvoir. Le vert représente la fertilité, la nature et le pouvoir de guérison. C’est super bien de tout mettre sur un drapeau mais c’est beaucoup moins joli qu’avant.
Valentina, s’adressant au maraîcher qui va lui vendre ses légumes : « ¡ Hola, casero ! » Littéralement : « vendeur habituel ». Et le marchand lui répond « ¡ Hola, casera ! »Littéralement « cliente habituelle ». Cette manière de s’interpeller est typique de certains pays d’Amérique du Sud et illustre un sens très fort de la communauté et du vivre ensemble.
Un autre mot intraduisible en français. J’ai retrouvé ici un tocayo. Littéralement “quelqu’un qui porte le même prénom de soi”. Et non, il n’est pas chilien. Y avait pas Thierry La Fronde à la télé ici 🙄.
Grâce à l’association La Bicicleta Verde, j’ai fait un tour à vélo dans les marchés et j’ai décidé de garder le vélo pendant un mois. Pour apprendre, après la signature du contrat, que je n’étais pas le premier à venir emprunter un vélo vert dans la même association. Pfff…
Prendre le métro à 18h dans le centre de Santiago relève du non-sens total : il y a des millions de gens sur les quais. Du coup, comme je suis un gros malin, je me mets EN BOUT DE QUAI haha quel génie ce Tinlot quand même. Sauf que trois métros sur quatre sont plus courts que le quai et donc ne desservent pas les extrémités. Donc, moi (et quelques autres gros malins) attendons devant… rien, comme des glands.
Des asperges géantes ?
Des verges de pieuvre hydrocéphale ?
Les boyaux de … ta maman ???
Des tripes de lama fumées au bois de santal ?
Du serpent confit ?
Des chambres à air vegan !
La liane fermentée de Tarzan ?
Un nouvel intestin à te greffer à la place du précédent ravagé par l'excès de chili con carne ?
Des tripes…mais de Quand ?
Le système digestif d’un serpent ?
Une main sculptée par une IA ?
Un intestinlot ?
des vers solitaires dopés aux hormones ?
De la rhubarbe transgénique !
Facile : du pénis de lama séché !
De nouveaux boyaux pour le gaffophone ?
La réponse est tout aussi exotique : le cochayuyo est une algue géante qui peut attendre les 15 mètres de long et que les Chiliens utilisent dans certaines préparations culinaires. Son cycle biologique est caractéristique de l'ordre des Fucales ; il est de type diplophasique (bin oui, normal). Le thalle est diploïde (what else ?), la phase gamétophytique n'est pas libre et se réduit à la production des gamètes. La maturation de ces gamètes se produit pendant la période hivernale dans des conceptacles répartis à la surface de l'algue dans l'épaisseur des couches superficielles. Comme chez les autres algues brunes, l'attraction sexuelle des spermatozoïdes vers les oosphères est assurée par l'émission d’un attractant : l'hormosirène (quasi porno, finalement). OK ? C’est plus clair maintenant ?
Encore un pays de viandard. Ce qui est amusant, c’est que la terminologie de la cuisson change de pays en pays. Ici, a punto = saignant ; a la inglesa : bleu !
Je me suis levé ce matin avec une chanson de Charlotte Julian en tête : Allez, hop, tout le monde à, la campagne. Et evidemment, j’ai eu cette scie en tête toute la journée. Vous aussi, du coup…
Pour creuser l’histoire contemporaine, voici quatre films vraiment bien qui abordent chacun un aspect différent de la dictature (1973-1978)…
Ça va, j’ai bien cassé l’ambiance ?
Et vous avez toujours Charlotte Julian en tête ?
Encore !!!