Des nouvelles de Vienne
À l’aéroport, on a tout bien mis comme il faut dans le petit sac transparent. Sauf qu’il y a quand même un truc qui sonne. Après 45 minutes d’intense fouille corporelle, l’évidence s’impose : l’un d’entre nous a tenté d’exporter frauduleusement sa crème anti-hémorroïdes. Par égard pour notre reste de sexiness, nous avons juré de ne jamais révéler qui est le coupable. Vous avez 50% de chances de tomber juste.
Dans toute la ville, il y a très exactement 32 plaques indiquant « Ici vécut Wolfgang Amadeus Mozart ». Bizarrement, il n’y a pas de plaques sur les endroits où a vécu Hitler…
On visite les écuries impériales qui, de nos jours encore, abritent de splendides étalons d’origine espagnole. Ils y sont soignés aux petits oignons et traités comme des membres de la famille royale. Massages et tout le bazar. Même leur caca est sacré : il est vendu dans les magasins comme engrais. Nous avons évidemment prévu de vous en ramener. Merci qui ?
Ce matin dans le restaurant de bobos (wifi included, ça va de soi) où nous prenons notre petit déjeuner, il y a un set de table qui vante les croissants bio qui sont produits par la maison. Je montre le set de table à la serveuse en en demandant un. Elle me ramène … un set de table !
Ce matin, il pleut, il fait tout gris et il y a du vent. Et si j’allais au cimetière, tiens ?
Fin amusante d’une énigme qui m’a tenu en haleine pendant des semaines. Lorsque j’ai dit à Katharina et Thorsten, des copains allemands rencontrés à Cuba, que j’allais à Vienne, ils m’ont dit qu’ils y allaient juste avant moi et qu’ils me laisseraient sur place une énigme à résoudre. J’ai d’abord reçu une carte postale avec le texte suivant.
Oupffff… Il m’avait fallu des semaines pour tilter, grâce à une conversation avec Richard, que la première phrase correspondait en fait au grand cimetière de Vienne, où toutes ces personnalités sont enterrées.
Deuxième entrée, ok facile.
Le terme WORLD MUSIC est ce qui m’a posé le plus de problème. Jusqu’à me rendre compte qu’au milieu d’imposants cénotaphes et autres statues commémoratives dédiées à des grandes familles viennoises, il y avait une stèle dédiée… « aux fans de la world music » (il y a vraiment des gens qui ont trop d’argent sur cette terre, ou alors trop de temps je ne sais pas). Derrière la stèle, une enveloppe scellée. Avec un mot de félicitations et un bon pour un repas chez un traiteur renommé de la ville ! Vive les camarades voyageurs et créatifs
Claude est étrangement prévisible. Il a décidé que, puisqu’on était à Vienne, il allait manger des wienerschnitzels tous les soirs. Sauf que c’est vraiment pas bon, mais lui il adore ! En représailles, j’ai décidé de fredonner des valses de Vienne sans arrêt (c’est aussi mauvais que les schnitzels).
#SigmundFact1 : Freud a pris de la coke pendant des mois « pour voir ce que ça faisait » et pas mal publié sur le sujet.
#SigmundFact2 : une nana a passé son temps à faire des selfies dans le bureau de Freud. Hum, ça vous évoque quoi ?
#SigmundFact3 : au shop du musée Freud, il y a des tas d’objets rigolos à vendre. Une éponge à récurer avec le mot NÉVROSE. Une gomme RÉPRESSION. Une boîte de SUPEREGOMINTS (pastilles à la menthe), des post-its ALWAYS REMEMBER et même un Lucky Luke en allemand (La Guérison des Dalton, mettant en scène un psychanalyste). Comme m’a dit le vendeur : « on s’est rendus compte que Freud, ça marchait avec tout ! ».
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